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Et si les dรฉchets devenaient enfin la richesse de Kinshasa ? Au cลur des dรฉfis urbains, la capitale congolaise amorce une prise de conscience dรฉcisive : lโurgence dโune รฉconomie circulaire capable de transformer ses montagnes de dรฉtritus en ressources รฉnergรฉtiques, sociales et รฉconomiques. Plus quโune contrainte, lโassainissement pourrait bien devenir le moteur dโune renaissance รฉcologique et industrielle.
Les pistes de transformation sont claires. Il faut dโabord bรขtir une gouvernance cohรฉrente et dรฉcentralisรฉe, oรน les municipalitรฉs jouent un rรดle actif dans la collecte et le tri, appuyรฉes par un cadre lรฉgal fort et des politiques publiques coordonnรฉes. Ensuite, moderniser les infrastructures : multiplier les centres de tri, crรฉer des unitรฉs de valorisation รฉnergรฉtique et renforcer la logistique de collecte grรขce ร des รฉquipements modernes. En parallรจle, formaliser le secteur informel qui assure aujourdโhui plus de 80 % de la collecte en coopรฉratives ou petites entreprises locales : une maniรจre dโallier dignitรฉ, efficacitรฉ et durabilitรฉ.
Les solutions passent aussi par lโinnovation รฉconomique et environnementale. La mise en place dโun fonds dรฉdiรฉ ร la gestion des dรฉchets, financรฉ par des taxes รฉcologiques et les contributions des producteurs, ouvrirait la voie ร un financement stable du secteur. Les partenariats public-privรฉ (PPP) pourraient accรฉlรฉrer la construction dโinfrastructures modernes, tandis que des incitations fiscales encourageraient les entreprises ร investir dans le recyclage, le compostage et le โWaste-to-Energyโ.
Cette approche intรฉgrรฉe repose sur un principe simple : faire des dรฉchets non plus un problรจme, mais une ressource ร haute valeur ajoutรฉe. En valorisant les 34 % de dรฉchets organiques produits chaque jour, Kinshasa pourrait dรฉvelopper une filiรจre de compostage performante, rรฉduire la pression sur les sols et crรฉer des emplois verts. Le plastique, le papier et le mรฉtal, encore faiblement recyclรฉs, reprรฉsentent รฉgalement un gisement รฉconomique sous-exploitรฉ.
Cependant, pour que cette mutation prenne corps, la responsabilitรฉ doit รชtre partagรฉe. Le gouvernement provincial doit assurer la planification et la coordination. Les municipalitรฉs, au plus prรจs du terrain, doivent organiser la collecte et encourager le tri ร la source. Le secteur privรฉ, lui, doit oser investir dans la valorisation et lโinnovation. Quant ร la sociรฉtรฉ civile, elle a un rรดle essentiel de mobilisation, de sensibilisation et de veille.
Ces leviers, combinรฉs, constituent le socle dโune transformation durable du modรจle urbain de Kinshasa. Car le diagnostic reste sรฉvรจre. La ville gรฉnรจre plus de 15 000 tonnes de dรฉchets solides municipaux par jour, dont seule une faible proportion est collectรฉe. Lโunique Centre dโEnfouissement Technique de Mpasa, situรฉ loin des zones denses, ne suffit plus ร absorber la production quotidienne. Le reste sโentasse dans des dรฉcharges sauvages, se disperse dans les riviรจres ou se consume dans des feux ร ciel ouvert, empoisonnant lโair et lโeau.
Les consรฉquences sont visibles : pollution accrue, dรฉgradation de lโenvironnement, maladies hydriques et respiratoires, รฉmissions de gaz ร effet de serre. Pourtant, dans cette urgence, Kinshasa dispose dโun atout rare : son potentiel humain et son รฉnergie collective. Les milliers de collecteurs informels qui sillonnent la ville chaque jour tรฉmoignent dโune capacitรฉ dโadaptation remarquable. Il ne manque quโun cadre structurรฉ pour canaliser cette vitalitรฉ.
Ainsi, rรฉformer lโassainissement, cโest bien plus quโun enjeu de salubritรฉ : cโest un projet de sociรฉtรฉ. Cโest offrir aux habitants une ville vivable, aux entrepreneurs un marchรฉ dโavenir, et ร la nature une respiration nouvelle.
Kinshasa nโa pas ร subir sa croissance ; elle peut la maรฎtriser, la transformer et en faire un modรจle africain de rรฉsilience urbaine. Il ne sโagit plus seulement de nettoyer la ville, mais de rรฉinventer son rapport au dรฉchet, ร la valeur et ร la responsabilitรฉ collective. Une rรฉvolution verte sโannonce et cette fois, elle pourrait bien partir des ordures.